Nous utilisons différentes méthodes d’enquêtes qualitatives issues des sciences sociales permettant de collecter les discours des acteur·ices d’un projet. Ces dernier·es sont souvent les mieux placé·es pour parler d'eux·elles-mêmes et de leur quotidien : nous travaillons à partir de leurs propres termes, afin de présenter fidèlement leur expertise d’usage, mais aussi leur analyse pratique.

Parmi l'ensemble de ces méthodes, voici celles que nous employons le plus régulièrement :

1. Les entretiens semi-dirigés


Méthode d’enquête classique de la socio-anthropologie, les entretiens qualitatifs permettent d’interroger en profondeur les logiques des acteur·ices. L’entretien semi-directif consiste en un dialogue entre le·la chercheur·e et la personne interrogée (au sens où les conditions d’enquête sont le plus proche possible d’une conversation – il ne s’agit surtout pas d’un interrogatoire). La personne interrogée est sollicitée, par exemple, pour ses connaissances ou son appartenance à un groupe social étudié dans le cadre d’un travail de recherche. Un guide d’entretien est construit au préalable en fonction de thématiques importantes à aborder, mais l'entretien reste libre dans sa forme et dans son déroulement. Il est généralement enregistré et retranscrit, afin de pouvoir permettre un travail de restitution précis des termes et postures de nos interlocuteur·ices. L'ensemble des données sont ensuite traitées à l'aide d'un logiciel de type NVivo (c) ou Sonal afin de faciliter l'analyse des discours.

2. Les entretiens de groupe
(ou focus group)


En réunissant différent·es acteur·ices et en utilisant les méthodes de l’entretien couplées aux techniques de facilitation de groupe, les entretiens de groupe permettent de travailler sur leurs pratiques et logiques communes, tout en les impliquant directement dans la production de l’analyse.
Coudekerque, diagnostic social du quartier Petit Steendam : Focus group avec les habitant·es, afin de décliner les éléments du diagnostic social en actions à mener sur le quartier.

3. Marches exploratoires


Si la marche est le premier moyen de parcourir un territoire, elle invite également à une « prise de contact » avec des éléments moins visibles, plus subjectifs. En combinant les discours des acteur·ices interrogé·es et les données collectées sur le vif, il s’agit de prendre conscience des qualités, des ressources, et des limites de chaque territoire. Nous combinons ici différents outils (proposer un questionnaire pour guider le diagnostic, confier des appareils photos aux participant.es, afin qu'ils photographient les lieux fréquentés, restituer les données lors d'une exposition, etc.), afin que chaque marche puisse répondre précisément aux besoins du territoire concerné.
Boulogne-sur-Mer, quartier du Chemin Vert : Marche exploratoire dans le cadre d’une étude sociologique sur l’accès égalitaire aux services et aux espaces publics entre les hommes et les femmes pour le NPRU.

4. Les cartes à dire d’acteur·ices


Il s’agit d’une démarche innovante permettant d’interroger, entre autres, les notions de « participation », d’« usage » et de « mobilité » que nous mobilisons dans la rénovation urbaine, mais qui peut aussi se décliner dans d’autres contextes.

Ces cartes sont réalisées en combinant différentes méthodes de collecte de la parole des habitant·es (entretiens, marches, etc.) et sont à la fois réflexives (proposer un nouveau regard sur le quartier) et opérationnelles (elles sont également des outils pouvant faciliter la mise en synergie entre les dynamiques sociales locales et les politiques publiques). Elles questionnent ainsi de manière ludique la multiplicité des usages et des représentations de l’espace, tout en apportant des éléments d’observation concrets aux acteur·ices de la ville et des territoires.
Boulogne-sur-Mer, quartier du Chemin Vert : Production d’une carte à dires d’actrices à l’issue d’un focus group sur la thématique de la place des femmes dans le quartier, dans le cadre du NPRU.

5. L’observation de terrain


Nous opérons une immersion sur le terrain d’enquête et essayons d’être au plus proche de la population enquêtée. Notre pratique du terrain nous permet d’instaurer un rapport de confiance limitant les effets liés à notre présence. Cette méthode permet également de susciter de nombreuses discussions informelles, qui permettront d’approfondir certaines questions, de questionner des paradoxes, mais aussi de confronter le discours, les représentations véhiculées par les acteur·ices à l’observation directe de leurs pratiques.
Lille, recherche-action à Wazemmes : Planches réalisées par Maẽl Portzer pour Sociotopie lors de la phase d’observation de terrain.